lundi 12 septembre 2011

Enclencher le turbo

Nous avons tourné de 14h a 19h aujourd'hui.

Une séquence de dialogue dans un bar parisien, avec Elsa Kikoïne et Marie-Hélène Lentini.


Nous ne disposions que de 4 heures pour mettre une douzaine de plans dans la boite.
Timing tendu.
On a commencé par un plan en extérieur et dès qu'on a commencé à tourner, forcément, il s'est mis à pleuvoir.
Rien de grave toutefois...

J'avais choisi le bar en question pendant les repérages, et avais convaincu le patron assez rapidement : "bonjour monsieur, nous tournons un court-métrage et cherchons un lieu comme le vôtre. Nous serons en équipe réduite et essayerons de ne pas trop déranger vos clients pendant le tournage."
Dans les fait, le patron a commencé à tirer (légitimement) la gueule lorsque nous avons débarqué en force dans son bar. L'équipe d'une trentaine de personnes a littéralement investi les lieux. Y'avait des caisses de matériel partout, un coin maquillage, une table régie sur la terrasse, des éclairages sur le trottoir... Nous avions pris possession des lieux.



J'avais pas cherché à le rouler, je n'avais juste pas réalisé la force de frappe qui serait la notre sur ce tournage.


Le patron a su rester zen (on lui a proposé de jouer le rôle du... Barman pour pouvoir capitaliser sur son implication) et tout s'est finalement bien passé de ce côté là. C'est du côté du son qu'on a encore eu quelques galères. La rue Oberkampf s'est révélée être extrêmement bruyante. Le passage y est littéralement incessant. Bus, scooters, automobiles, passants, klaxons, ça n'arrête jamais.
Autre truc délicat : la ronflette des réfrigérateurs. Dans un bar, y'a plein de trucs a réfrigérer, et ça fait pas mal de bruits, qui peuvent parasiter la prise de son. On a dû négocier pour les débrancher pendant les prises, ce qui a pas mal stressé la patron, tout au long de la journée.



Pour couronner le tout, le patron avait laissé son téléphone allumé. Et il est du genre a recevoir 72 coups de téléphone par jour. Léna a du lui expliquer, avec la plus grande diplomatie, qu'il serait préférable qu'il coupe son téléphone durant les prises.
Lorsqu'il eut coupé son téléphone portable, c'est bien évidemment le téléphone fixe du bar qui s'est mis à sonner, dans un bruit strident de sirène. Genre "fuyez tous, c'est la fin du moOOoonde !"
Ça nous a complètement ruiné une prise pourtant excellente, entre Elsa et Marie-Helene.

En parlant des acteurs, je suis toujours autant satisfait de mes choix de casting.
Elsa Kikoïne est juste a CHAQUE prise. C'est toujours aussi impressionnant de constater que toutes ses propositions tombent juste. A chaque fois, on y croit. Elle ne force pas, tout coule naturellement.


Marie-Hélène Lentini m'a tout autant impressionné. Elle était parfaite pour le personnage, maniant avec dextérité un mélange de chaleur humaine et de manipulation bien dosée. Marie Hélène joue actuellement au théâtre, si le cœur vous en dit.



Nous avions également Olivier Valverde dans la scène. C'était la première fois que nous collaborons sur un projet, et j'ai hâte de la prochaine fois, qui arrivera ce samedi !


Enfin, Vincent Londez était là, présent, offrant son meilleur profil au Master Prime Arri 180mm qui surmontait la caméra.


Nous avons également eu droit à notre premier plan truqué du film ! Laurent Ferrière, notre responsable SFX, est venu nous installer un fond vert orné de 5 croix de tracking sur un téléviseur LCD dans le bar, sur lequel est censé être diffusée l'interview que nous avions tournée mercredi dernier.

J'ai eu une petite montée de stress en fin de journée. J'avais encore 3 ou 4 plans à mettre dans la boite dans la dernière dernière heure du temps imparti. Le patron tirait un peu la gueule et je savais qu'on pourrait pas shooter en heures supp'.
C'est là que toute l'équipe a su enclencher le turbo. 
Installations lumière supersonique, mises en place instantanée, acteurs au taquet, on a shooté à la vitesse la lumière.
Tourner vite m'angoisse profondément. J'ai toujours l'impression de bâcler quelque chose, même si je sais que ce n'est pas toujours objectivement le cas.

Encore une belle journée de tournage sur ce projet, je suis ravi de tourner comme rarement je l'ai été.
Si vous ne le saviez pas encore, je vous le dis : réalisateur, c'est le meilleur job du monde !

A bientôt !


6 commentaires:

  1. Sounds good, hâte de voir le résultat !
    Bon courage à l'équipe !

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  2. Purée, plus je te lis, plus je regrette que nos agendas ne se soient pas accorder pour que je puisse assister à tout ça en direct... Je connais très peu de réal, qui partage autant et donne autant envie d'imprimer d'la pelloche !

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  3. Nan mais f*ck ! tu tournes à 50m de chez moi et tu me le dis même pas pour que je puisses pas venir te pourrir une scène avec la moto à fond de 5 ! Je suis déçu... d'autant que je connais tous les coins de débauche pour l'after !

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  4. je dirais juste que le tracking d'un écran rectangulaire, dont on connait las dimensions ne nécessite pas de marqueur.. :p
    ca c'est c'est mon coté reloud...

    mais ca fait du bien de voir ton projet rouler a fond :D

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  5. @Lillyflower: Pas faux, sauf si tu veux un vrai tracking TROIS dimensions pour generer le reflet de la piece sur la vitre de la TV (il faut donc retrouver l'angle axe camera/ surface de l'ecran dans l'espace). Tu peux faire de l'a peu prés en 2D, mais ca c'est mon coté relou :D
    laurent

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