samedi 31 décembre 2011

Destructuration

Quel meilleur moment que le 31 décembre à 20h20 pour publier un article ?
J'en sais rien.
Les huitres vont tiédir ? Le foie gras va couler ?
Qu'importe.
Toujours est-il que pas plus tard que mardi dernier, nous avons fait une session de remontage de Lapse avec Audrey Simonaud, a.k.a. "Magic Simone" la bien nommée.
Nous n'avons pas tout chamboulé, non. Juste modifié un peu le rythme du premier tiers du film, la partie la plus linéaire, celle qui me donnait envie de mettre un bon coup de pompe dans la fourmlillière.
En moins de deux heures, nous avons réussi à redresser le cap, en orientant le film dans la direction que je souhaitais.
Une once de déstructuration, un soupçon de mystère, voilà de quoi Lapse avait besoin.
Maintenant, c'est clair.
On shoote 2-3 plans qui manquent, on met tout ça en place au montage et plus que jamais, on pourra dire qu'on est définitivement plus proches de la fin que du début.
Allez, bonne année 2012 à toutes et à tous, malgré la crise financière, le serrage de ceinture annoncé et le foutage de gueule chronique de nos politiques. Avant la révolution et le chaos, j'ai un court-métrage à terminer.
On se donne les priorités qu'on peut.

dimanche 11 décembre 2011

T'as entendu ça ?

En début de semaine, j'ai eu une réunion avec Adrien Arnaud, le monteur son du film.
Adrien avait pas mal avancé sur le montage son du film et m'a fait écouter son boulot.



Le travail sur le son est un travail assez fascinant. De manière imperceptible pour le profane, mais évidente pour l'oreille affûtée (ou l'oreille habituée au montage d'origine avec le son "brut"), le montage son "affûte" chaque scène, donnant précision à la voix et aux gestes des comédiens, soulignant leurs déplacements, ajoutant du suspense, créant des ambiances qui n'existaient pas, bref, les possibilités sont assez illimitées et, lorsque le travail est bien fait, tirent toujours un film vers le haut. 
Je ne sais plus qui disait : "Le son, c'est 50% d'un film". Mais il avait raison.
Je ne sais plus non plus qui disait : "le son est supérieur à l'image en ce sens où lorsque vous regardez un film sans les dialogues, vous pourrez ne pas comprendre ce qu'il se passe (quand c'est pas un film de Michael Bay quoi). Alors que quand vous écoutez un film sans voir les images, vous suivrez presque toujours l'intrigue."
Il avait raison aussi.
Adrien avait fait un gros boulot, presque trop gros à mon goût. 
Sa méthode consiste à bruiter chaque scène du film, presque jusqu'à l'excès, avant de régresser au fil des directives du réalisateur. Au début, ça surprend un peu.
"Pourquoi t'as mis des aboiements de chien là ?"
"C'est quoi ce bruit d'avion en fond ?"
Puis j'ai vite compris qu'il préférait m'en donner trop, que pas assez.
Ça me va bien.
On a régressé sur pas mal d'ambiances un peu trop appuyées à mon goût, mais on a conservé presque tous les bruitages qui sont maintenant beaucoup plus clairs et précis que dans la version avec les sons bruts.
Au final, la moitié du film est bruitée. Reste l'autre moitié à faire. 

Et pendant que vous êtes là, voici la bande annonce de "Lock Out" un actioner SF avec ce bon Guy Pearce. Le montage son a été réalisé par Adrien (tout de suite, ça calme).



vendredi 2 décembre 2011

Etalo Tests

Avant hier, je suis passé voir Thibault, alias TiBo, l'étalonneur des Machineurs. Je lui ai montré la version actuelle de "Lapse" et nous avons fait quelques tests d'étalonnage sur sa station DaVinci Resolve, un truc qui ressemble davantage au poste de pilotage du capitaine Kirk, qu'à l'idée que je me faisais d'une station d'étalonnage...
 
Comme prévu, le logiciel est surpuissant et les possibilités très nombreuses. Paradoxalement, c'est ce qui rend la tâche plus difficile. On peut faire tellement de choses très différentes qu'on a du mal à faire son choix. Pour le moment, je pense opter pour quelque chose de pas trop stylisé, pas trop appuyé. Des contrastes rehaussés, des hautes lumières "corrigées", une légère désaturation, rien de bien extraordinaire. Tant que ça reste agréable à l’œil et surtout, que ça colle à l'atmosphère du film.

A bientôt !










lundi 28 novembre 2011

Terminé... ou pas ?

Bientôt un mois que le montage est terminé. Le film fonctionne, mais il me laisse une impression un peu étrange. La première moitié est un poil linéaire. Ça ne décolle pas assez à mon goût. Il m'a fallu beaucoup de temps pour analyser ce problème et commencer à entrevoir des solutions possibles. Je vois deux causes :
- On ne s'intéresse pas suffisamment à l'état psychologique du personnage principal. Il est amnésique, OK. Mais que ressent-il ? En l'état, on a l'impression que ça l'emmerde un peu, mais pas plus que ça. Or plus j'y réfléchis, plus je me dis que l'amnésie doit être l'une des pires choses qui puissent vous arriver. Le trou noir. Le reset from scratch. Le zapping ultime.
"Qui suis-je ?"
"Où vais-je ?"
"Qu'est ce que c'est que cette gueule qui est la mienne ?"
etc...

A l'écriture, nous ne nous sommes pas assez intéressé à l'état psychologique du personnage principal, et ça se ressent un peu aujourd'hui. Je ne jette la pierre à personne (si ce n'est à moi-même), le chantier d'écriture était assez imposant, vu qu'entre la première et la dernière version du scénario, il y a eu énormément de changements, de problèmes de cohérences à résoudre (nous sommes passés d'une structure non chronologique à une structure chronologique avec tous les problèmes que ça sous entend), des personnages ont disparu, d'autres ont fait leur apparition, bref ce fut, et pendant de longs mois, un joyeux foutoir.

Lesson learned.

Ce que j'ai appris ici, c'est qu'à CHAQUE scène, le réalisateur DOIT se demander "que raconte cette scène ?". "Quel est l'état psychologique des personnages ?". On doit se forcer à répondre à ces questions, et pas se contenter de se dire "je sais", en sous-entendant qu'on verrait ça sur le tournage. Il faut tout décortiquer.

Ensuite, le montage de cette première partie, s'il est techniquement irréprochable (Audrey "Magic Simone" Simonaud a fait son office), est assez linéaire. C'est en réfléchissant à ça que j'ai commencé à envisager une légère déstructuration du montage dans la première moitié du film. D'un côté, ça témoignerait de la confusion psychologique du personnage principal (le film est abordé de son point de vue), et d'un autre côté, ça apporterait un peu de "pep's" à l'ensemble, en brisant cette linéarité un tantinet lénifiante.



J'ai eu la révélation en visionnant, il y a deux semaines, le très intéressant "L'anglais" ("The Limey") de Steven Soderbergh. Element plutôt méco,nnu de sa filmographie, "L'anglais" raconte l'histoire d'un ancien repris de justice britannique (formidable Terence Stamp) qui débarque à Los Angeles pour enquêter sur la mort suspecte de sa fille unique. Il pose des questions, fait le coup de poing à l'occasion et sort le flingue lorsque ça barde. D'un point de vue narration/chronologie, ce film aurait pu être parfaitement soporifique. Stamp pose des questions, obtient des réponses, va voir des types, remonte la filière jusqu'à trouver le responsable. Soderbergh s'en est aperçu. Aussi, il a décidé (je ne sais si ça s'est passé en pré prod (coup de génie) ou en post prod (génie tardif), de COMPLETEMENT déstructurer son film. Les temporalités sont mélangées, au point de créer des effets stylistiques assez (trop ?) appuyés avec par exemple, un dialogue entamé sur le perron d'une maison et poursuivi, dans la même phrase, au volant d'une voiture, avant de revenir à la maison la phrase suivante. L'effet obtenu est très étrange, très mystérieux, et ne manque pas de saisir l'attention du spectateur. C'est réellement très intéressant, et illustre bien comment le montage peut sublimer/modifier la structure narrative d'un récit et la façon dont cette narration est perçue par le spectateur.
Un exemple plus connu est "21 grammes", où le cerveau du spectateur reconstruit le puzzle dont le monteur s'est amusé à éparpiller les pièces.
Je discutais récemment avec mon ami réalisateur Nicolas Christian Messi, et il m'a appris que le respecté Fernando Meirelles ("La Cité de Dieu"), a fait un constat similaire après le premier montage de "The Constant Gardener". Le film était monté de manière chronologique, et tout le monde (où du moins le réalisateur et sa monteuse) trouvait ça chiant. Ils ont alors entrepris de déconstruire le film avec le résultat que l'on connaît. Une idée brillante, dans le sens où son exécution réhausse réellement la qualité générale du film.

En conclusion, l'enjeu est de dynamiser, sans créer d'artifice. Il faut que ce soit stimulant pour le spectateur, sans jamais devenir factice.
Nous allons donc shooter quelques plans additionnels (rien de très lourd), et relancer la moulinette du montage pendant les quelques disponibilités d'Audrey, actuellement très occuppée sur le montage de "Taken 2". Ce n'est pas évident de remobiliser les gens (les agendas sont chargés) et de faire fi des conseils qui vont à l'encontre de ces intentions (typiquement : "le mieux est l'ennemi du bien"), mais je garde la cap.
Côté planning, l'objectif est de projeter le film au mois de janvier, c'est à dire dans pas très longtemps.

A très bientôt

jeudi 17 novembre 2011

Lapse à la Télé !

Sauf changement de programmation de dernière minute, ne manquez pas ce soir sur Orange Cinenovo l'émission "Court Central" à 20h40, qui diffusera un reportage consacré à "Lapse".

mardi 15 novembre 2011

Du bon son


Ce n'est pas parce qu'on ne donne pas beaucoup de nouvelles qu'on chôme, bien au contraire. Le film est actuellement entre les mains d'Adrien Arnaud, monteur son de 27 ans au CV déjà bien fourni.
Adrien va donc uniformiser le son, l'ajuster, le lisser, enlever des incohérences entre certains raccords parfois un peu abruptes (d'une prise à l'autre), ajouter quelques légers bruitages et surtout, Adrien va faire un tour de magie.
Il va prendre l'enregistrement mono pour en faire du 5.1.
Une piste au centre, une piste de chaque côté, des pistes surrounds et une piste pour les basses, voilà qui est assez excitant.
Je découvre à cette occasion le processus de fabrication d'un 5.1, c'est assez étonnant. C'est réellement fabriqué "à la main". Lorsqu'on y réfléchit, on s'aperçoit vite qu'il ne peut en être autrement. Mais lorsqu'on y assiste, c'est impressionnant.
La semaine prochaine, on devrait attaquer la composition musicale.
A très vite !

vendredi 28 octobre 2011

v3 du montage bouclée !

Après une première version du montage qui me laissait avec quelques questions métaphysiques auxquelles l'absence de réponses allait perturber mon sommeil et mon appétit (nan, pas mon appétit en fait), il y eut une deuxième version bien meilleure, remixée par "Magic Simone" alias Audrey Simonaud. S'ensuivirent tout un tas de discussions avec Julien Jaunet, Olivier Lefebvre, Vincent Londez, Steven Spielberg, Laurent Ferrière, qui m'ont tous donné leur avis sur le montage et formulé moult remarques.

Nous avons alors entrepris Audrey et moi, de procéder à des changements en profondeur pour remanier le montage en vue d'une v3 la plus aboutie possible.
Ce qui a occasionné une bonne grosse journée de montage comme je les aime (10h-21h30), pas mal de nouvelles discussions, des essais, des errances, des réussites et des tours de magie (copyright Magic Simone) comme une séquence qui fonctionnait pourtant bien mais avait encore un petit "je-ne-sais-quoi" qui me perturbait encore légèrement à chaque revisionnage.
Le genre de problème typique que l'on rencontre au montage où l'on sent que quelque chose n'est pas exactement en place, mais on est incapable de mettre le doigt dessus. Question de rythme ? Un plan qui ne fonctionne pas ? Impossible de répondre. Ça me rendait dingue, de mauvaise humeur et pire : de mauvaise foi.

Audrey a eu subitement la "vista" hier soir. D'un coup, sans prévenir, elle a sorti les ciseaux virtuels et s'est mise à remonter cette séquence de manière subtile et efficace pour en extraire la "substantifique moëlle", dans LE rythme parfait. A l'instar de Sainte Thérèse d'Avila en pleine période de doute, j'eus la révélation qu'il ne pouvait plus en être autrement.
J'ai ressenti alors la même impression que lors du montage du Prebloc : je venais d'assister à un tour de magie.
Ça marche pas, ça marche pas, ça marche pas... regarde bien... et hop ! Ça marche !
5mn chrono, pof badaboum, en voiture Simone.

Tout cela est très excitant, "Lapse" commence à ressembler de plus en plus à un film terminé. Ce qui ne veut pas idre pour autant que le montage est terminé. J'ai d'ailleurs toujours 2-3 plans manquants à shooter très prochainement. Mais je sens qu'on approche de la fin... du montage image. Et qu'on va bientôt pouvoir commencer le montage son, l'étalonnage, le mixage son, la composition musicale,...
Il reste encore beaucoup de travail, mais la piste est ascendante. Et elle est solide.
C'est un sentiment positif et motivant, qui me donne envie de manger la terre entière (ainsi qu'un couscous Royal Brochettes-Méchoui-Merguez-Poulet).

A très bientôt



mercredi 26 octobre 2011

En prépa des effets spéciaux


Hier aprèm', on a fait une réunion au sommet avec Laurent Ferrière, notre superviseur Effets Speciaux. En guise de réunion au sommet, nous nous sommes retrouvés tous les deux devant la version actuelle du montage de "Lapse". Après un visionnage pour la forme (Laurent découvrait le film "terminé") et un second visionnage pour les explications, il s'avère qu'on a pas mal de plans à truquer. Rien de bien lourd toutefois, mais une succession de détails qui au final, auront leur importance.
Par exemple, nous avons utilisé deux taxis pendant le tournage. Le hasard a fait que nous sommes tombés sur deux taxis non parisiens. Le premier était estampillé "Ville d'Avray" tandis que le second affichait fièrement "Sèvres". Etant donné que l'action est censée se dérouler à Paris, ça fait un peu désordre. Il va donc falloir truquer ça en post prod pour remplacer les deux noms de villes par "Taxi Parisien".
Lors d'une autre scène, Victor, le personnage interprété par Vincent Londez, dévoile à Julia (Elsa Kikoïne), sa chemise tâchée de sang, pour lui prouver qu'il y a eu du grabuge et qu'il n'est pas en train de la pipoter. Sauf qu'à l'image, ça ne fonctionne pas terrible. On ne voit pas assez de sang. On va donc élargir la tâche en post prod et lui donner la texture que l'on souhaite (sang frais, sang séché, etc...). C'est le genre d'effet peu spectaculaire mais qui contribue réellement à la cohérence de la narration.
Laurent est ravi. Ça lui change des effets "habituels" où on lui demande d'animer des monstres en 3D ou de faire exploser des immeubles.
A très vite.

jeudi 20 octobre 2011

Le film est monté ! Vivement le (re)montage !

 

C'est officiel, la v1 de "Lapse" est montée. 25 minutes de film, pas moins. C'est une première version, une version de travail, du "work in progress", on appellera ça comme on voudra, mais toujours est-il qu'il est très grisant de visionner son film de bout en bout pour la première fois.
En parlant de ça, je crois que j'ai un problème avec les visionnages.
La première fois, je suis en état d'émerveillement, proche de l'extase, comme un gosse au pied du sapin, lorsque je constate que "la magie du cinéma" a opéré. On a pris des plans tournés dans le désordre, on les a mis dans l'ordre sur la timeline et hop ! On a une histoire. C'est fantastique. Avec un peu de bol, on tombe en admiration devant la beauté d'un plan, et ça, ça vaut toutes les cacahouètes du monde.
Mon problème, c'est que je supporte moins bien les visionnages suivants.
Plus je visionne, plus les défauts m'apparaissent, les erreurs deviennent évidentes, je m'agace intérieurement d'avoir "raté" tel ou tel truc, et d'avoir finalement perverti l'idée initiale de telle ou telle scène. 


Objectivement, je pense que je sur-réagis légèrement, dans un sens comme dans l'autre. Extase, déprime, c'est probablement exagéré (même si je considère ces réactions nécessaires dans mon processus de "digestion" de l'étape de montage).
C'est pour ça que je visionne encore et encore et au bout du 10e ou 12e visionnage, je prends enfin le recul nécessaire au jugement guidé par l'objectivité. Rien ne sert de danser la polka ou d'aller se jeter dans la Seine, l'objectif est de resserrer, d'améliorer, de chercher encore et toujours à tirer l'ensemble vers l'équilibre, le plus juste, vers le haut.


Tout ça pour dire que la V1 est terminée, et qu'on a encore du boulot pour boucler une V2 digne de ce nom. A partir de laquelle on fera une V3, puis une V4, puis un jour, peut-être, lorsqu'on aura amélioré tout ce qu'il y a d'améliorable, qu'on aura resserré tout ce qu'il y a de resserrable, et qu'on aura accepté les imperfections du film, il sera alors temps de vous inviter à la projection.
En attendant ce jour, y'a encore du pain sur la planche...

mercredi 19 octobre 2011

shoot et reshoot

Nous avons monté avec Audrey 24 minutes de film. Il ne manque que la dernière séquence. 24 minutes, c'est long. Alors on a resserré un peu. Essentiellement les passages où le personnage principal erre dans les rues de Paris, redécouvrant son environnement (il est amnésique, vous vous rappelez ?) et des passages où il cherche des informations dans son appartement. Faire avancer l'intrigue sans s’appesantir, tel était notre leitmotiv.

Le début me plaît vraiment bien, mais j'ai encore quelques problèmes avec la séquence de gunfight. Elle fonctionne, mais elle pourrait être un peu plus intense. La faute au manque de temps, probablement, lorsque j'entends dans les making of des gros films américains, qu'ils prennent parfois 5 ou 6 jours pour mettre en boite des grosses scènes d'action, pas nécessairement très longues. L'action, à moins de partis pris façon "Les fils de l'homme", c'est beaucoup de découpage. Soit t'as 12 caméras sur ton tournage, soit tu tournes plusieurs jours. Nous on avait 1 caméra, deux DSLR et une seule journée et ça se sent un peu à l'image. Du coup, ça ne m'étonnerait pas que je shoote très prochainement quelques plans additionnels, histoire d'intensifier tout ça.
Bon, allez, j'y retourne.

vendredi 14 octobre 2011

Tests, flares et flous

J'ai profité d'une journée où Audrey bossait pour Canal + pour bidouiller des tests visuels sur After Effects, sur la séquence de rêves / souvenirs. Les images de l'EPIC sont toujours aussi belles, même si la quantité de flous / flares ne permet pas de jauger la caméra à sa juste valeur. Heureusement qu'on a tourné d'autres séquences pour voir ce que la bête avait dans le ventre. Un cran au dessus de la RED MX (qui est déjà une excellente caméra), l'EPIC est impressionnante.
Les rushes de rêves n'étant pas assez flous à mon goût, j'ai joué avec des filtres qui simulent l'effet obtenu par un objectif à décentrement / à bascule (a.k.a. "Tilt shift")
Un objectif Tilt Shift, késaco ?
Il s'agit d'un objectif qui permet d'incliner les lentilles par rapport à la surface sensible. Cette inclinaison permet un réglage de mise au point qui ne sera pas le même sur toute la photo. Grâce à la bascule, la netteté peut être réglée à l'infini sur l'un des bords de la photo et à une courte distance pour l'autre bord.
Quelques exemples par l'image :




























Nous avions discuté avec Julien Jaunet de l'éventualité d'utiliser un objectif de ce type pour shooter les séquences souvenirs. Mais dans le feu de l'action et le tourbillon des dépassements budgétaires, nous avions finalement tourné avec des objectifs traditionnels. Au visionnage des rushes, j'ai bien senti que "l'effet Tilt Shift" manquait quelque peu. Aussi, j'ai décidé d'expérimenter quelques heures, en tâtonnant avec les réglages des filtres After Effects. Il y a encore pas mal de choses à finaliser, mais je pense être sur la bonne voie. L'idée est de suggérer plus que de montrer, et si possible de manière un rien esthétique.
Pour toi lecteur / lectrice, en exclusivité intergalactique, voici le premier screenshot de "Lapse". Il s'agit d'un JPEG obtenu à partir d'une image tournée en EPIC, non étalonnée, puis bidouillée sous After Effects (cliquez sur l'image pour l'agrandir).


lundi 10 octobre 2011

Calm like a bomb

Alors que le montage avance, lentement mais sûrement, je me surprends à faire des mini crises d'angoisse.
Jusqu'à présent, je me considérais comme un type plutôt "cool" (sang froid, self control, tout ça) face à aux épreuves "normales" mais importantes qui jalonnent une vie. Je suis toujours arrivé détendu aux examens scolaires et universitaires, à l'examen du permis de conduire, à mes rendez-vous professionnels (à l'exception notable de mon tout premier entretien d'embauche dans l'informatique où j'avais débarqué plus tendu que le tissu du maillot de bain rouge sous dimensionné de Pamela Anderson dans "Alerte à Malibu").


Aujourd'hui, je m'endors chaque nuit et me réveille chaque matin avec l'angoisse d'avoir oublié de tourner un plan capital, la peur de ne pas réussir à faire décoller une scène importante, la crainte de livrer un film trop superficiel, qui ne s'intéresse pas assez à ses personnages...

Objectivement, à la réflexion, mes peurs ne sont pas complètement justifiées. Il doit manquer un insert utile mais pas indispensable que je dois pouvoir shooter en 5D quand je veux. Je pourrais shooter 2-3 plans supplémentaires pour me détendre (chacun son truc), mais il ne manque fondamentalement rien d'indispensable à la bonne narration du film. Pour le reste on doit être bons. A l'instar des phobies et autres peurs déraisonnées, mes angoisses s'avèrent être sans fondement.

Je garde pourtant à l'esprit la peur de livrer un film pas aussi bon qu'il aurait pu être, comme à chaque fois que je réalise quelque chose.  La seule fonction que j'attribue à mes angoisses est celle de me pousser à avancer avec circonspection durant la post production, ne rien considérer comme acquis.
J'ai croisé pas mal de réalisateurs angoissés. Certains jusqu'à l'excès : je me souviens d'un pote réal qui m'avait téléphoné en panique pour me dire avec des trémolos dans la voià moi le forçat du 48 hour film project, que son chef op' l'avait laissé tombé... 3 semaines avant le début du tournage de son court-métrage.
Je lole, tu loles, il lole, nous lolons, vous lolez, ils lolent.
L'angoisse comme moteur à la création, c'est finalement assez bateau comme sujet ça non ?
Je suis normal, me voilà rassuré.

A bientôt !

lundi 3 octobre 2011

Dans le vif du sujet




Bonne journée de montage aujourd'hui, où nous avons eu le plaisir très ludique de commencer à monter la séquence de gunfight. On dira ce qu'on voudra, monter une séquence d'action c'est le panard. On travaille le rythme et l’enchaînement des plans aux petits oignons, les images "payent", c'est un exercice plutôt gratifiant.
Nous avons monté les 3/4 de la scène avec Audrey, la "V1 du gunfight" est presque prête. On laissera ensuite reposer quelques jours avant de la reprendre, avec un minimum de recul. 
Audrey a également monté une séquence assez difficile, dans laquelle Vincent Londez et Elsa Kikoïne ont une discussion animée, sur le boulevard Vincent Auriol, dans le 13e arrondissement.
Les raccords étaient infernaux : des bus dans le cadre (bruyants et pas raccord d'un plan à l'autre), des passants qui regardent la caméra, un électro qui traverse le champ (malgré lui) sur une prise qui était super au jeu (ça s'efface facilement en post prod les électros ?), des klaxons, des chiens qui aboient, des différences de luminosité... La scène fonctionne, mais y'a encore pas mal de boulot dessus.  Je sens qu'on va bien s'amuser à l'étalonnage et au mixage.
Au final, le montage avance à vitesse raisonnable, et il avance dans la bonne direction. Nous prenons le temps d'étudier diverses possibilités dans chaque séquence, essayons des choses, les défaisons, les refaisons, c'est stimulant de prendre le temps de réfléchir en profondeur à chaque enchaînement de plan. J'ai le sentiment d'être très attentif au tempo des séquences, beaucoup plus que d'habitude. J'aime "poser" les scènes, ne pas avoir l'impression de les expédier. Du coup, j'ai un peu peur de la durée finale du film... Ira t-on au delà de 25 minutes ? Au delà des 30 minutes ? J'espère que non, sans quoi ça nous ruinerait nos chances avec bon nombre de festivals. 
On essaiera de faire au mieux, en gardant à l'esprit qu'il vaut mieux un film long et bon, qu'un film raccourci et déséquilibré.


P.S. L'anecdote du jour, c'est qu'Audrey a reconnu dans les rushes Pierre-Ange Le Pogam qui passait par hasard dans le champ d'une des caméras, pendant le gunfight. Ce prestigieux figurant malgré lui ne devrait cependant pas apparaître dans le montage final...

P.P.S. La photo en début d'article n'est nullement truquée. La flamme bizarroïde est celle qui sortait du revolver à blanc au moment du coup de feu. Si je vous dis qu'il s'agissait de quarts de charge, vous imaginerez la taille de la flamme de charges complètes.


jeudi 29 septembre 2011

Ça monte à Billancourt !


Première vraie journée de montage dans les locaux de la Camarilla, à Boulogne Billancourt.
A chaque fois c'est pareil. Je suis d'abord un peu décontenancé en découvrant les rushes (la semaine dernière). J'ai tendance à voir ce qu'on aurait pu faire plutôt que ce qu'on a fait. Vient ensuite l'acception puis l'appropriation des images, des le début du montage proprement dit.
Les images claquent, c'est incontestable. Le piqué de la RED est assez phénoménal, reléguant loin derrière les images des DSLR. J'ai sous les yeux une belle image bien consistante, très définie, et je me re-re-félicite d'avoir choisi de tourner avec une vraie camera. Le gap est d'autant plus flagrant que je peux comparer. Nous avons shooté toutes les sequences d'action en multicameras (RED+5D+7D+550D). Alors je m'amuse à comparer et le résultat est sans appel.
Alors non, je ne suis pas en train de renier les DSLR. Je suis ravi de sortir mon 7D sur les projets perso et les projets low budget. Mais lorsqu'il s'agit de viser la top quality, les DSLR montrent logiquement leurs limites.



Fin de la digression.
La synchronisation son-image étant quasi terminée, nous avons pu avancer sur le montage de plusieurs sequences, qu'Audrey avait premontees.
C'est ma 4e collaboration avec Audrey, et c'est la première longue collaboration. Jusqu'à présent, on avait fait ensemble un 48h Film Project, un clip et une pub TV de 15 secondes, hors packshot.
Ça s'était fort bien passé à chaque fois, et j'avais hâte de retravailler avec elle.
Un(e) monteur/euse compétent(e), c'est le rêve de tout Realisateur qui sort d'un tournage. Patrice, venu nous filmer en plein travail pour son making of, s'étonnait du caractère réellement collaboratif de notre relation. Un bon monteur n'est pas un exécutant, qui manipule Final Cut a ma place et coupe là où je lui demande de couper.



Un bon monteur, en plus maîtriser parfaitement sa discipline (et son logiciel), est capable de choisir LA bonne prise parmi les rushes, celle qui est bonne techniquement et surtout au jeu. Savoir apprécier la justesse du jeu d'acteur sur une prise demande du goût, de l'intuition, et de la réflexion, ce qui est plutôt rare. Audrey a toutes se qualités, en plus de ses grandes compétences techniques.
Tout ça pour dire que j'apprécie réellement notre collaboration, et nos "ping-pong" autour les différentes prises me donnent à vérifier le vieil adage qui dit, en substance, qu'après la phase d'écriture et la phase de tournage, le montage est la 3e étape de création d'un film.
Nous avons déjà monté deux séquences. Je suis très impatient d'attaquer la suite !

mercredi 28 septembre 2011

That's a wrap !


La dernière journée de tournage de Lapse fut détendue, mais productive et riche en événements.
Une fois n'est pas coutume, nous avons démarré à une heure décente, 9h du mat'.
Nous avions rendez vous dans le 16e, a deux pas de la Porte de Saint Cloud. La configuration, c'était "équipe réduite". Il y avait l'inamovible Julien Jaunet au cadre et a la photographie,


Adrien Amboise et Arthur Claisse en assistants camera,



Maheer Hadj-Hassen a la régie, 



Patrice Goldberg au making of 




et Laurent Ferriere en supervision Effets Spéciaux. 


Pourquoi Laurent était-il présent ? Parce que nous devions tourner une séquence d'accident de la route (piéton vs automobile) et que j'avais choisi la voie des effets spéciaux pour mettre cette séquence en boite.
En effet, j'avais eu une réunion lundi dernier avec l'excellent Manu Lanzi, pour aborder l'eventualité de shooter cette séquence en caméra embarquée, sur un cascadeur. Tout comme Vincent Gatinaud (qui collabore avec Manu Lanzi) me l'avait lui aussi expliqué, cette solution était tout a fait envisageable mais comportait un inconvénient de taille : il fallait bousiller une bagnole. Capot, pare-brise, toit, la voiture allait ramasser, c'etait certain.
N'ayant sous la main personne prêt a sacrifier son véhicule sur l'autel du cinéma, je ne pouvais me résoudre a :
- acheter une bagnole d'occase
- la faire assurer
- payer la carte grise
Pour l'envoyer a la casse le lendemain.



Du coup, j'ai opté pour la solution économique. L'idée de Laurent était de faire asseoir le cadreur sur la capot de la voiture. La voiture roulerait en marche arrière, à faible allure. Le cadreur descendrait du capot, panoterait dans la direction opposée et ferait 3 pas en arrière. Au montage, nous truquerions le plan en inversant le sens de lecture de la vidéo. 




Sur des bonus de films en DVD, j'avais vu pas mal de séquences d'accidents truquées ainsi. Le soucis, c'est que la seule voiture dispo aujourd'hui était la Toyota Aygo de Patrice. Je ne sais pas si vous avez déjà vu une Toyota Aygo, mais le capot est tellement court et tellement plongeant qu'il est virtuellement impossible de faire tenir quelqu'un dessus. Julien a essayé avec un 7D, il a immédiatement glissé, arrachant au passage la plaque d'immatriculation du malheureux véhicule.




















Vu que personne n'avait envie de prendre le risque que Julien se gamelle sur le bitume parisien avec 45 000 euros de matériel sur l'épaule, nous avons du trouver une autre solution. 
Simple.
Efficace.
Patrice, au volant de son bolide, arriverait lancé sur Julien, et freinerait juste avant l'impact. Comme ça, ça fait un peu peur. Mais par le truchement de la magie du cinéma, nous avons fait en sorte que Patrice ne roule pas très vite et que la focale, un poil plus longue que la norme, accentue la sensation de proximité. Cependant, Julien n'était pas totalement rassuré au moment de se jeter sur le capot de la voiture. Autant je le comprenais tout à fait, autant je me suis surpris à le pousser dans le dos pour le faire se (quasi) jeter sur le capot, par soucis de réalisme. Serais-je devenu un ignoble tyran ?



Nul ne le sait.
Quoi qu'il en soit, nous avons fait une petite dizaine de prises en mode "Sebastien Loeb debout sur les freins" et au final, nous avons mis quelques bonnes prises dans la boite. Enfin, on imagine. Car figurez vous que le firmware actuel de l'EPIC ne permet pas de revoir les prises que l'on vient de tourner. A une époque où tout un chacun est habitué à IMMEDIATEMENT contrôler ses photos / vidéos sur un écran LCD, ça fait bizarre... On a l'impression de tourner en pelloche. Sans filet. Un peu stressant tout de même.
Léna Perdu, qui nous avait rejoint avant cette séquence, nous invite à enchaîner sur la séquence suivante. Il est déjà 11h45, et nous n'avons qu'un seule plan dans la boite.



On enquille avec les plans qui nous manquent




Puis nous filons déjeuner.
Nous débarquons vers 15h au square du bout de l'île Saint Louis, qui donne sur le début du boulevard Henri IV, après le Pont de Sully. C'est un endroit très sympa, avec une vue imprenable sur les rives de Seine, les péniches, y'a de la verdure, bref, c'est assez bucolique pour du Paris intra muros.


Nous entreposons les valises (les pro disent les "fly case") de matériel derrière un recoin, à proximité d'une porte battante qui donnent sur des escaliers qui descendent sur les bords de Seine. Nous nous apercevons vite qu'il y a pas mal de passage et décidons de changer le matériel de place, après cet épisode plutôt drôle : un type grimpe les escaliers, passe le portique et s'arrête devant notre matériel. Presque par réflexe, nous nous approchons, l'air de rien. Le type me regarde et me lance :
- "Tu te crois Zguègue ?"
A ce moment là j'ai un gros doute sur le sens de l'interrogation qui m'est adressée. et un doute encore plus grand sur ma compréhension de l'interrogation en question. Mes connaissances linguistiques classent le mot "zguègue" en synonyme de "zizi". Du coup, j'ai un peu de mal à cerner le sens précis de la question. Je hasarde un :
- "comment ?"
- "Tu te crois Zguègue, c'est ça ?"
Avant que je ne puisse exprimer la moindre moue d'incompréhension, mon interlocuteur se tourne vers Julien, qui vient de remonter ses Ray Ban sur le front, comme pour mieux prendre la mesure de la question qui m'était posée. L'ayant remarqué, notre interlocuteur interpelle immédiatement Julien :
- "Pourquoi tu remontes tes lunettes toi ? Tu veux me mettre un coup de boule, c'est ça ?"
Julien, qui a visiblement pris diplomatie en langue vivante 2 au collège, lui répond très calmement :

- "Pas du tout. Y'a aucun problème."

Vaguement rassuré, le type marmonne quelque chose d'inintelligible avant de s'éloigner.
Au final, nous aurons croisé un nombre assez surprenant d'étranges énergumènes, lors des tournages en extérieurs.
Nous nous installons donc à l'écart, et au calme. Nous sortons la caméra et lançons quelques tests, en attendant Elsa Kikoïne, qui arrive vers 16H. Elle est a gros rhume et n'a pas beaucoup dormi la nuit dernière. A la caméra, ça ne se voit pas, la preuve par l'image :


Magie du cinéma et des doigts de fée de Tiffany Fouqueil, notre maquilleuse bien aimée.



Mon pote Sébastien Badreau nous fait le plaisir d'une petite visite


Juste avant, nous avions eu la visite de Benjamin Charier, notre bien aimé ingénieur du son




Puis nous commençons à shooter les séquences de souvenirs. C'est un moment de recherche esthétique pure, j'ai le sentiment d'être en train de shooter une "pub beauté". Le genre de sensation relativement rare sur de la fiction. Julien prend son pied et il a raison, malgré nos objectifs assez moyens, ça flare de partout, l'image est superbe, l'EPIC n'a pas usurpé sa réputation.


Nous bouclons vers 18h30, peu avant que le soleil ne devienne trop rasant. Arthur et ADrien shootent quelques plans supplémentaires avec l'EPIC. Leur excitation fait plaisir à voir. On dirait deux fans de tennis qui ont enfin la possibilité de jouer un match, après 15 jours de Roland Garros télévisé quotidien.
Cet à ce moment que le gardien du square débarque, pour nous prévenir de la fermeture imminente du lieu. En apercevant tout notre matériel, il nous apostrophe :
- "Vous aviez une autorisation pour tourner ?"
En une fraction de seconde, nous sentons poindre l'embrouille. On va lui répondre qu'on a pas d'autorisation, il va nous demander nos noms, on va botter en touche et il va finir par appeler la Police pour nous verbaliser. Comment détaler comme des lapins avec 12 valises de matos dans les bras ?
C'est Julien qui dégaine le premier : "Nous n'avons pas tourné dans le square, mais dehors, dans la rue (ce qui est partiellement vrai, on a shooté beaucoup de pans sur Elsa dans les rues adjacentes). Nous avons simplement entreposé notre matériel ici".
- "D'accord. Vous savez qu'il faut une autorisation pour tourner ici, hein ?"
- "oui oui, on sait"
- "Bien. Vous savez, c'est pas moi qui fait les lois. je ne fais que les appliquer."
- "Pas de problème".

Un petite mensonge vaut mieux qu'une petite embrouille, c'est la leçon que nous avons mise en application aujourd'hui.




Nous avons finalement shooté 500 Gigas (!!) de rushes, va falloir aller faire pédaler une connexion Firewire 800 pour nous transférer tout ça.
Au final, le bilan de cette journée est bien positif. Nous avons shooté des beaux plans, qui manquaient au montage. J'ai hâte de monter tout ça avec Audrey.

Officiellement, aujourd'hui était le dernier jour de tournage. J'ai eu plaisir à retrouver une petite partie de l'équipe, et les autres m'ont manqué. J'ai hâte de les revoir tous.

Pour l'instant place au montage et à la post prod. J'ai envie de vous dire : "A bientôt !"


mardi 27 septembre 2011

Hâte


Journée un tantinet galère aujourd'hui, à courir par monts et par vaux pour récupérer tout ce dont nous aurons besoin pour shooter demain. Nous avons eu l'info hier soir que l'EPIC serait dispo demain, et avons du réagir en conséquence, en harcelant de coups de téléphone les loueurs de matériel, pour réserver une série d'objectifs cohérente avec le résultat attendu.



Julien Jaunet rêvait d'optiques Zeiss grande ouverture (les fameuses Zeiss G.O.), nous n'en avons malheureusement pas trouvé de dispo. On s'est rabattu sur une série de ARRI Ultra Prime, mais la facture était salée, trop salée (800€/jour, sans négo possible, un peu trash). Nous nous sommes donc rabattus sur des Zeiss Compact Primes, les mêmes que ceux que nous avions pour le reste du tournage. Un poil mou à pleine ouverture, quelques aberrations chromatiques mais bon, quand y'a pas le choix, y'a pas le choix.
Et entendons nous bien, ce sont quand même de très bon cailloux. Ils sont juste un cran en dessous de ceux précédemment cités.
Après avoir récupéré la caméra (et les nombreuses valises de matériel) à Saint Ouen, nous sommes partis ensuite faire des tests à Boulogne avec Julien. On a essayé de mettre de la matière devant l'objectif, de jouer les réflections, les flares, y'a moyen de faire de très jolies choses. Hâte de tourner ça demain !
J'ai profité de déposer le matériel à la Camarilla pour aller voir Audrey, qui a déjà commencé le montage (la synchro n'est pas tout à fait terminée). 



Y'a pas à dire, c'est assez magique de voir le film prendre vie sur l'écran de la station de montage. J'ai hâte de m'y coller à temps plein.
Hâte de tourner, hâte de monter.
C'est bon d'avoir hâte de travailler.
Non ?